Point-Voyages est une évolution de Point-Afrique Voyages ; aussi, son histoire va s'écrire à compter de ce jour. Cela ne l'empêche pas d'être l'héritier direct des actions mises en place et initiées par Point-Afrique Voyages en Afrique.
Le premier axe - qui fut aussi le plus lourd - a consisté à établir et maintenir, tant que c'était possible, des liaisons aériennes vers les destinations au cœur de son projet : Gao, Atar, Tamanrasset, Mopti, Agadez, Niamey mais aussi Bamako ou Ouagadougou... et plus récemment Faya Largeau au Tchad. Avec l'engagement volontariste de maintenir des prix aussi bas que possibles, pour permettre non seulement l'établissement de flux touristiques suffisants pour permettre le développement de l'activité touristique, mais aussi (on l'oublie trop souvent) à l'importante communauté africaine établie en France de maintenir le lien social avec sa terre d'origine.
Il faut ici insister sur la démarche : cette prise de risque, considérable, nous a conduits à ouvrir purement et simplement des régions entières au tourisme, et permis à de nombreux autres T.O., amis ou concurrents, de travailler sur ces mêmes régions. Le meilleur exemple en est sans doute la Mauritanie, qui, avant l'ouverture de la ligne sur Atar, ne connaissait guère qu'une fréquentation touristique confidentielle de quelques centaines de personnes, pour arriver à 50 000 en 2006 ! Avec une conséquence immédiatement mesurable: selon une étude du P.N.U.D, le taux de prévalence de la pauvreté, qui atteignait 50 % en 1996 dans l'Adrar, était tombé cinq ans plus tard à 24 %. De ce point de vue, le projet constitutif de Point-Afrique Voyages a bel et bien été atteint... jusqu'à ce que tout s'écroule en 2008, lorsque Point-Afrique du arrêter sa desserte touristique de l'Adrar, pour des motifs d'insécurité.
Cette action fondatrice a été ensuite étayée et relayée en direction du monde associatif, avec lequel se sont tissées d'étroites relations. L'action de Point-Afrique Voyages a consisté ici à offrir des facilités de transport (personnes et fret) à plusieurs dizaines d'O.N.G œuvrant en milieu saharien ou sub-saharien, rendant ainsi possible des centaines de missions qui auraient autrement été beaucoup plus difficiles à monter.
D'autres actions ont porté directement sur le terrain, et concerne les hommes et les femmes avec lesquels nous travaillons. Ainsi, très récemment au Tchad, un important programme de formation a permis à plusieurs dizaines de jeunes diplômés au chômage, d'acquérir les compétences nécessaires au métier de guide touristique - et de leur fournir un emploi. Au Niger, ce sont les guides du Parc du W qui ont bénéficié de ces formations.
En outre, par le biais de micro-crédits, Point-Afrique Voyages s'est attachée à rendre des chameliers, des chauffeurs, des pinassiers propriétaires de leur outil de travail. Tâche de longue haleine, car il implique de lutter contre les inévitables dérives qui tendent, là-bas comme ici, à concentrer entre les mains de quelques-uns, qui disposent de capitaux, l'essentiel des moyens...
Dans le même ordre d'idée, Point-Afrique Voyages a créé et assuré le financement initial de ses différentes agences au Burkina Faso, au Niger, au Bénin... En Mauritanie, ce sont les guides eux-mêmes qui ont fondé leur propre agence, Mauritanides Voyages. Au Niger toujours, Point-Afrique Voyages a repris en gérance, après de lourds investissements de remise en état, l'hôtel de la Tapoa, afin de développer le tourisme écologique dans cette magnifique réserve transfrontalière qu'est le parc du W.
D'autres actions se sont portées, avec des fortunes diverses, sur des projets alternatifs liés au thème de la sécurité alimentaire. C'est le cas de la rizière dans la vallée de l'Azawak, en collaboration avec l'association Amawal, ou du jardin agrobiologique de Were Guru, en périphérie du parc du W : initié par Pierre Rabhi, il permet aujourd'hui à une coopérative de 93 femmes de travailler en maraîchage.
Enfin, parce qu'il est impossible de changer le regard misérabiliste porté sur l'Afrique sans mettre en lumière la richesse et l'importance de ses réalisations culturelles, un volet important de l'action de Point-Afrique a concerné différents projets culturels menés en étroite concertation avec les pays desservis. En 1999, un symposium mondial de sculpture a réuni, autour du mythique monolithe de Ben Amira, au cœur du désert mauritanien, quinze sculpteurs venus du monde entier ; en Mauritanie toujours, c'est l'ancienne tradition des mahadrahs, ces universités nomades qui font partie de l'intime patrimoine du pays, qui ont été revivifiées; au Mali, au Niger et au Burkina, Point-Afrique s'est associé avec le C.N.A (Cinéma numérique ambulant) pour développer cette très intelligente initiative de réappropriation de leur patrimoine par les Africains eux-mêmes. Sans oublier la réalisation, en 2007, des premières Rencontres Africaines d'Afrikabidon, qui ont vu la création ex nihilo d'un village africain entier et la tenue de conférences de Pierre Rabhi, Henry De Lumley ou Hubert Reeves...
Les actions qui n'ont pas encore été menées sont toujours celles qui nous intéressent le plus ! L'internationalisation de notre rayonnement touristique, ne manquera pas de nous mettre en position opportune de mener à bien des actions sur l'ensemble de la planète. Peut-être demain aiderons-nous des paysans cubains à dresser des structures d'accueil touristique sur leur exploitation ? Ou sera-ce l'aide au financement d'une embarcation pour un cambodgien désireux de développer une activité touristique autour du fleuve Mékong ? A moins que nous soyons également impliqués dans la mise en place d'un festival culturel andin dans la Cordillère colombienne ?