Les convictions :
- Il ne saurait y avoir de hiérarchisation des cultures, et donc, aucune justification aux rapports de domination.
- Les discours sur l'égalité et le respect d'autrui sont vides de sens s'ils ne se confrontent pas à la réalité concrète du terrain.
- La croyance - plus que jamais répandue - d'une supériorité occidentale, basée sur sa seule suprématie technologique, est une illusion mortifère qui a surtout démontré son aptitude à conduire toute la planète à la catastrophe.
- D'autres sociétés, porteuses d'autres valeurs, ont d'autres messages à délivrer, qu'il est urgent d'entendre.
- Le "Point" se refuse, à l'assistance ou la charité. La seule exigence qu'elle a choisi de porter - bien avant que la mode ne s'entiche du "solidaire" ou de l' "équitable" - est une exigence de justice, qui considère l'autre comme un égal, et non de bienfaisance, qui le rabaisse. Son credo tient dans la phrase d'Hampâté Bâ :
"La main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit."
Le reste est, comme toujours, une affaire d'hommes et de circonstances. Lorsqu'en 1995, à la signature des accords de paix entre la rébellion touarègue et le gouvernement malien, le Mali sollicite Maurice Freund pour lancer un projet de développement touristique dans une région déjà mise à mal par les sécheresses catastrophiques des années 80, le schéma général de l'action se dessine rapidement. Il consiste à affréter un vol reliant directement la France à Gao, et d'organiser, avec les acteurs locaux, un accueil touristique capable d'offrir aux uns un complément de revenu ou un emploi à part entière, aux autres - vous - une immersion directe dans un univers fascinant. Schéma visionnaire, qui suscitera l'incrédulité de la profession, et connaîtra un fantastique succès. Il sera reproduit, aux variantes près, sur d'autres destinations, d'abord sahariennes, ensuite en Afrique Noire (cf. l'histoire).
C'est dire que Point-Voyages considère le tourisme comme un moyen et non une fin en soi. Un moyen de faire dialoguer les hommes et les cultures, un moyen d'offrir, non pas une assistance ou une aide, mais la possibilité de gagner dignement sa vie par son travail, dans le respect mutuel.